Portrait

Cristine de Suède

Née à Stockholm en 1626, Kristina Vasa, Christine de Suéde est devenue “Roi de Suéde” (selon la coutume suédoise) à la mort de son père Gustave II Adolphe en 1632 alors qu’elle n’avait guère 6 ans. À la demande de son père elle avait reçu l’éducation/ la formation d’un prince sous l’égide du chancelier Axel Oxenstierna, du maître royal Axel Baner, et de son précepteur Johannès Matthiae -- étudiant les langues, l’histoire, et les arts, et pratiquant les sports tel que l’escrime. Elle atteint sa majorité en 1644 mais ne fut couronnée qu’en 1650 après avoir refusé à plusieurs reprises le mariage.

Son règne fut bref. Femme savante et mécène reconnue/estimée, elle a invité des artistes et des philosophes à la cour à Stockholm (tel Descartes, qui est mort en Suéde). Connue à la fois pour ses aventures amoureuses et pour ses connaissances vastes, elle refuse le mariage et renonce à sa couronne en 1654 à la suite de sa conversion à la foi catholique.

Elle se convertit publiquement au catholicisme et se déplace à Rome, où -- malgré plusieurs tentatives de (ré)accéder au throne (de Naples, de Pologne, et de Suède)-- elle vivrait jusqu’à sa mort.

Figure qui fascine ses contemporains pour ses qualités masculines / androgynes, Christine inspire une marée de libelles, de mémoires, de panégyriques, et de correspondances circulant en toute langue, le plus souvent rédigé en français ou en italien, et traduits en d’autres langues (cf. JStor 225). On lui attribue des aventures amoureuses, on la soupçonne de quiétisme et même de libertinage voire d’athéisme. Elle est donc dotée d’une double réputation de scandale et de science.

Malgré les rumeurs qui l’entourent, Christine joue le rôle de patron des arts à Rome. Ami de Bernini et d’autres artistes, elle fonde l’Accademia dell’Arcadia (l’Académie d’Arcadie), une société/un cercle littéraire réunissant les musiciens, les philosophes, et les écrivains de l’époque. Autrice elle-même d’une autobiographie et des maximes, elle se défend contre ses critiques (cf. libelles évoqués dans L’Alcoran de Louis XIV p. 222) en publiant des mémoires.

Elle meurt le 19 avril 1689 à Rome.